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.Être enceinte, pour une Égyptienne, c’est « accomplir un travail ».Le sang nourricier qui circule dans le ventre de la mère fait croître l’embryon ; curieusement, les textes indiquent que la durée de la grossesse est tantôt de neuf mois, tantôt de dix.Cette période n’est pas dépourvue de dangers ; des forces négatives, contrariant le processus de naissance, doivent être conjurées par des formules magiques et le port d’amulettes.L’utérus est placé sous la protection d’une déesse spécifique, Tjénenet.À ces précautions s’ajoutent des soins médicaux constants ; pour oindre le corps de la femme enceinte d’huiles bienfaisantes, on poussait le raffinement jusqu’à utiliser un flacon en forme de femme posant les mains sur son ventre rebondi.À ces petits vases était fixé un tampon qui interdisait aux puissances destructrices l’accès au ventre de la femme enceinte.Quel sera le sexe de l’enfant ?Certaines Égyptiennes étaient soucieuses de connaître le sexe de leur enfant.La recette utilisée fut léguée aux Grecs et passa en Europe par l’intermédiaire de Byzance.Elle a été longtemps utilisée dans les campagnes d’Europe qui, sans le savoir, vivaient à l’heure de l’Égypte pharaonique.La voici :Tu placeras de l’orge (mot masculin en égyptien ancien et synonyme de « père ») et du blé dans deux sacs de toile que la femme arrosera de son urine chaque jour, pareillement des dattes et du sable dans les deux sacs.Si l’orge et le blé germent tous deux, elle enfantera.Si l’orge germe le premier, ce sera un garçon ; si c’est le blé qui germe le premier, ce sera une fille.S’ils ne germent ni l’un ni l’autre, elle n’enfantera pas[104].D’après Gustave Lefebvre, ce diagnostic peut être rapproché des théories modernes sur le rôle des hormones : « On a constaté, écrit-il, que la folliculine extraite de l’urine des femmes gravides peut, ajoutée à l’eau d’arrosage de certaines plantes, hâter l’apparition de la fleur.On connaît, d’autre part, les expériences de Dorn et Sugarman : l’injection de 10 cm3 d’urine d’une femme enceinte dans la veine d’un lapin mâle de deux mois et demi (âge de la migration testiculaire) produit des effets différents selon que la femme doit accoucher d’une fille ou d’un garçon ».Que la curiosité de la future mère fût ou non satisfaite, approchait l’événement capital : l’accouchement.36L’accouchement de la dame Red-DjedetNaissance solaireL’un des plus célèbres accouchements de l’histoire égyptienne est celui de la dame Red-Djedet, « Celle qui fonde ce qui doit durer ».Selon un conte du papyrus Westcar, elle fut une mère tout à fait exceptionnelle, puisqu’elle donna naissance à trois pharaons de la Ve dynastie.Red-Djedet était l’épouse de Râ-Ouser, « Râ est puissant », et le dieu Râ avait pris l’apparence de son époux pour concevoir avec elle une dynastie solaire.C’est à partir de cette Ve dynastie, en effet, que tous les pharaons porteront le nom de « fils de Râ (la lumière divine) ».Accoucher, en ancien égyptien, se dit « être délivrée », « sortir hors du corps », « venir sur terre ».Pour faciliter cet événement capital, on prenait soin de nouer les cheveux de la parturiente, de l’enduire d’huile afin de distendre les chairs et de lui injecter dans le vagin des liquides à base de plantes médicinales.Malgré ces précautions, l’accouchement de Red-Djedet se présentait mal ; aussi Râ fit-il appel à plusieurs divinités, chargées de faciliter la naissance.Isis, Nephtys, Heket (la déesse grenouille des métamorphoses) et Meskhenet (le siège de naissance) se transformèrent en belles jeunes femmes, et le dieu Khnoum se chargea de leurs bagages.L’affaire était d’importance, puisque Red-Djedet portait en son sein des triplés, appelés à exercer la bienfaisante fonction de pharaon, à bâtir des temples et à approvisionner les autels des dieux.Quand les divinités entrèrent dans la demeure de la future mère, elles trouvèrent d’abord le mari, très inquiet, en proie à une vive agitation [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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