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.Je ne connais pas un homme parmiles Italiens qui puisse vous m�riter; il n'en est pas un qui vous honor�t parson alliance, de quelque titre qu'il vous rev�t�t.Les hommes, en Italie,valent beaucoup moins que les femmes ; car ils ont les d�fauts desfemmes, et les leurs propres en sus.Me persuaderez-vous qu'ils sontcapables d'amour, ces habitants du midi qui fuient avec tant de soin lapeine, et sont si d�cid�s au bonheur ? N'avez-vous pas vu, je le tiens devous, le mois dernier, au spectacle, un homme qui avait perdu huit joursauparavant sa femme, et une femme qu'il disait aimer ? On veut ici sed�barrasser, le plus t�t possible, et des morts, et de l'id�e de la mort.Lesc�r�monies des fun�railles sont accomplies par les pr�tres, comme lessoins de l'amour sont observ�s par les cavaliers servants.Les rites etl'habitude ont tout prescrit d'avance, les regrets et l'enthousiasme n'ysont pour rien.Enfin, et c'est l� surtout ce qui d�truit l'amour, leshommes n'inspirent aucun genre de respect aux femmes; elles ne leursavent aucun gr� de leur soumission, parce qu'ils n'ont aucune fermet� decaract�re, aucune occupation s�rieuse dans la vie.Il faut, pour que lanature et l'ordre social se montrent dans toute leur beaut�, que l'hommesoit protecteur et la femme prot�g�e, mais que ce protecteur adore lafaiblesse qu'il d�fend, et respecte la divinit� sans pouvoir, qui, comme sesdieux P�nates, porte bonheur � sa maison.Ici l'on dirait, presque, que lesfemmes sont le sultan et les hommes le s�rail.� Les hommes ont la douceur et la souplesse du caract�re des femmes.Un proverbe italien dit : Qui ne sait pas feindre ne sait pas vivre.N'est-cepas l� un proverbe de femme ? Et en effet, dans un pays o� il n'y a nicarri�re militaire, ni institution libre, comment un homme pourrait-il seformer � la dignit� et � la force ?Aussi tournent-ils tout leur esprit vers l'habilet� ; ils jouent la vie comme une partie d'�checs, dans laquelle le succ�s est tout.Ce qui leur reste desouvenirs de l'antiquit�, c'est quelque chose de gigantesque dans lesexpressions et dans la magnificence ext�rieure ; mais � c�t� de cettegrandeur sans base, vous voyez souvent tout ce qu'il y a de plus vulgairedans les go�ts et de plus mis�rablement n�glig� dans la vie domestique.Est-ce l�, Corinne, la nation que vous devez pr�f�rer � toute autre ? Est-ce elle dont les bruyants applaudissements vous sont si n�cessaires, quetoute autre destin�e vous para�trait silencieuse � c�t� de ces bravoretentissants ? Qui pourrait se flatter de vous rendre heureuse en vousarrachant � ce tumulte? Vous �tes une personne inconcevable, profondedans vos sentiments et l�g�re dans vos go�ts ; ind�pendante par la fiert�de votre �me, et cependant asservie par le besoin des distractions;capable d'aimer un seul, mais ayant besoin de tous.Vous �tes unemagicienne qui inqui�tez et rassurez alternativement ; qui vous montrezsublime et disparaissez tout � coup de cette r�gion o� vous �tes seule,pour vous confondre dans la foule.Corinne, Corinne, on ne peuts'emp�cher de vous redouter en vous aimant!� OSWALD.�Corinne, en lisant cette lettre, fut offens�e des pr�jug�s haineuxqu'oswald exprimait contre sa nation.Mais elle eut cependant le bonheurde deviner qu'il �tait irrit� de la f�te et de ce qu'elle s'�tait refus�e � lerecevoir depuis la conversation du souper; cette r�flexion adoucit un peul'impression p�nible que lui faisait sa lettre.Elle h�sita quelque temps, oudu moins crut h�siter sur la conduite qu'elle devait tenir envers lui.Sonsentiment l'entra�nait � le revoir, mais il lui �tait extr�mement p�nible qu'ilp�t s'imaginer qu'elle d�sirait de l'�pouser, bien que leur fortune f�t aumoins �gale, et qu'elle p�t, en r�v�lant son nom, montrer qu'il n'�tait enrien inf�rieur � celui de lord Nelvil.N�anmoins, ce qu'il y avait de singulieret d'ind�pendant dans le genre de vie qu'elle avait adopt� devait lui inspirerde l'�loignement pour le mariage ; et s�rement elle en aurait repouss�l'id�e, si son sentiment ne l'e�t pas aveugl�e sur toutes les peines qu'elleaurait � souffrir en �pousant un Anglais et en renon�ant � l'Italie.On peutabdiquer la fiert� dans tout ce qui tient au coeur ; mais d�s que lesconvenances ou les int�r�ts du monde se pr�sentent de quelque mani�repour obstacle, d�s qu'on peut supposer que la personne qu'on aime feraitun sacrifice quelconque en s'unissant � vous, il n'est plus possible de luimontrer � cet �gard aucun abandon de sentiment.Corinne n�anmoins, nepouvant se r�soudre � rompre avec Oswald, voulut se persuader qu'ellepourrait le voir d�sormais et lui cacher l'amour qu'elle ressentait pour lui ;c'est donc dans cette intention qu'elle se fit une loi dans sa lettre der�pondre seulement � ses accusations injustes contre la nation italienne,et de raisonner avec lui sur ce sujet comme si c'�tait le seul qui l'int�ress�t.Peut-�tre la meilleure mani�re dont une femme d'un espritsup�rieur peut reprendre sa froideur et sa dignit�, c'est lorsqu'elle seretranche dans la pens�e comme dans un asile.Corinne, � Lord Nelvil.Ce 25 janvier 1795.� Si votre lettre ne concernait que moi, Mylord, je n'essaierais point de mejustifier : mon caract�re est tellement facile � conna�tre, que celui qui neme comprendrait pas de lui-m�me ne me comprendrait pas davantage parl'explication que je lui en donnerais.La r�serve pleine de vertu des femmesanglaises, et l'art plein de gr�ce des femmes fran�aises, servent souvent� cacher, croyez-moi, la moiti� de ce qui se passe dans l'�me des unes etdes autres : et ce qu'il vous pla�t d'appeler en moi de la magie, c'est unnaturel sans contrainte qui laisse voir quelquefois des sentiments diverset des pens�es oppos�es, sans travailler � les mettre d'accord ; car cetaccord, quand il existe, est presque toujours factice, et la plupart descaract�res vrais sont incons�quents : mais ce n'est pas de moi dont jeveux vous parler, c'est de la nation infortun�e que vous attaquez sicruellement.Serait-ce mon affection pour mes amis qui vous inspireraitcette malveillance am�re? vous me connaissez trop pour en �tre jaloux ;et je n'ai point l'orgueil de croire qu'un tel sentiment vous rend�t injuste aupoint o� vous l'�tes [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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