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.De l’autre côté de la rue, l’enseigne au néon d’un bar envoyait des lueurs alternativement rouges et vertes dans l’appartement, même quand les lampes étaient allumées.Le logement était imprégné d’une odeur écœurante de graisse rance et de lit mal aéré.M.Rowton avait l’air de me trouver bien convenable.Il fit claquer ses bretelles et m’invita chez lui à boire une bière.Je lui expliquai qu’il fallait que je ressorte, ayant beaucoup à faire.Dès qu’il fut parti, je m’assis dans le vieux fauteuil, en me demandant ce que je pourrais bien entreprendre.Il est futile de chercher à placer un direct, quand on a les yeux bandés.Mes jambes me faisaient mal, après le matraquage.J’étais déjà assez déprimé, aussi évitai-je de les regarder.Je m’assis en contemplant mes mains, qui changeaient de couleur à chaque clignotement de l’enseigne, de l’autre côté de la rue.Je me levai pour ouvrir une fenêtre.En face, le bar était plein.Un appareil à disques déversait de la musique, j’avais envie de boire.Je passai dans la salle de bains, m’aspergeai le visage et me regardai dans la glace fêlée.Il y avait une marque de chaque côté de ma gorge, mais autrement les coups ne se voyaient pas trop.Je bus une gorgée d’eau et sortis consulter l’annuaire téléphonique.Il datait de deux ans mais, même à cette époque, le nom de Léo Holst n’y figurait pas.Je téléphonai à Los Olmos.Fay me répondit.— Oui, tout va bien, dis-je.Fay, je n’ai pas été très gentil, ce soir.Comment va Johnny ?— Il est encore éveillé.Il sanglote à fendre lame.Chester est auprès de lui.— Ah ! Bon… Fay, si on téléphone, tu diras que tu ne sais pas où je suis, que j’ai quitté Hollywood.— C’est ce que j’ai déjà fait.Un homme a téléphoné il y a une demi-heure.— Il a donné son nom ?— Non, mais il avait un accent irlandais.Je pense qu’il ne m’a pas crue quand je lui ai dit que tu étais parti, alors il m’a laissé un message.Tu écoutes ? Voilà le message : « Tu ne peux pas te défiler.Il va revenir chercher » le truc que tu ne lui as pas donné.» Al, j’ai si peur ! Qu’est-ce que cela veut dire ?— Rien d’important.Rien qui te concerne.— Ça a un rapport avec Batry Kevin ?— Ecoute, cherche pas à deviner.Tiens-toi en dehors de ça.Dis à Chester qu’en aucune circonstance il ne doit alerter ses amis de la police.Je te rappelle demain matin.Je raccrochai, bus encore une gorgée d’eau et sortis.Dans le bar, le tourne-disque s’était tu, mais les ivrognes chantaient.Je sortis de Hollywood pax des rues détournées et pris la direction de Beverley Hills.La nuit était belle.Onze heures allaient sonner.Je songeai au papier que l’Irlandais n’avait pas trouvé.Quel papier ? Il fallait bien que je prenne une initiative quelconque…Je rangeai la voiture à l’ombre d’un arbre près du mur de stuc blanc qui clôturait le jardin, éteignis les phares et revins sur mes pas.Les grilles de fer forgé étaient fermées.Je jetai un coup d’œil circulaire.Rien ne bougeait.Je m’approchai de la grille, accrochai ma veste à un piton et sautai dans le jardin sur le sentier de gravier.J’éprouvai une douleur sourde dans les jambes, mais elle se dissipa quand je les eus frottées.La grande maison était plongée dans les ténèbres.Je traversai la pelouse montée en graine, pour ne pas laisser d’empreintes de pas, mais dus traverser le rond-point semé de gravier, devant la porte d’entrée.Elle était fermée.Je ne sonnai pas.Sur la pointe des pieds, je contournai la maison à moitié.La porte-fenêtre céda à la première poussée.Je m’arrêtai à l’intérieur, guettant le cri du perroquet.J’attendis un bon moment, du moins c’était mon impression, regrettant de n’avoir pas emporté de lampe de poche.Je cherchai à tâtons mon briquet et décidai de commencer par la chambre à coucher.Je fis un pas en avant et la lumière jaillit.Karen Kevin était sur le divan de cuir brun, un verre à la main et l’autre main sur l’interrupteur de la lampe.Elle portait une robe simple, d’un bleu très foncé, qui répondait à la description du journal.La bouche molle et l’œil vague, elle avait dû prendre des somnifères et avoir bu ensuite.Elle était saoule.— C’est vous, fit-elle lentement, puis vida son verre.Je croyais que c’était encore un journaliste.De quoi s’agit-il ?On aurait dit qu’elle venait d’apprendre à parler et que le langage était encore pour elle une chose nouvelle et étrange._ Je suis venu vous présenter mes condoléances, dis-je [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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.De l’autre côté de la rue, l’enseigne au néon d’un bar envoyait des lueurs alternativement rouges et vertes dans l’appartement, même quand les lampes étaient allumées.Le logement était imprégné d’une odeur écœurante de graisse rance et de lit mal aéré.M.Rowton avait l’air de me trouver bien convenable.Il fit claquer ses bretelles et m’invita chez lui à boire une bière.Je lui expliquai qu’il fallait que je ressorte, ayant beaucoup à faire.Dès qu’il fut parti, je m’assis dans le vieux fauteuil, en me demandant ce que je pourrais bien entreprendre.Il est futile de chercher à placer un direct, quand on a les yeux bandés.Mes jambes me faisaient mal, après le matraquage.J’étais déjà assez déprimé, aussi évitai-je de les regarder.Je m’assis en contemplant mes mains, qui changeaient de couleur à chaque clignotement de l’enseigne, de l’autre côté de la rue.Je me levai pour ouvrir une fenêtre.En face, le bar était plein.Un appareil à disques déversait de la musique, j’avais envie de boire.Je passai dans la salle de bains, m’aspergeai le visage et me regardai dans la glace fêlée.Il y avait une marque de chaque côté de ma gorge, mais autrement les coups ne se voyaient pas trop.Je bus une gorgée d’eau et sortis consulter l’annuaire téléphonique.Il datait de deux ans mais, même à cette époque, le nom de Léo Holst n’y figurait pas.Je téléphonai à Los Olmos.Fay me répondit.— Oui, tout va bien, dis-je.Fay, je n’ai pas été très gentil, ce soir.Comment va Johnny ?— Il est encore éveillé.Il sanglote à fendre lame.Chester est auprès de lui.— Ah ! Bon… Fay, si on téléphone, tu diras que tu ne sais pas où je suis, que j’ai quitté Hollywood.— C’est ce que j’ai déjà fait.Un homme a téléphoné il y a une demi-heure.— Il a donné son nom ?— Non, mais il avait un accent irlandais.Je pense qu’il ne m’a pas crue quand je lui ai dit que tu étais parti, alors il m’a laissé un message.Tu écoutes ? Voilà le message : « Tu ne peux pas te défiler.Il va revenir chercher » le truc que tu ne lui as pas donné.» Al, j’ai si peur ! Qu’est-ce que cela veut dire ?— Rien d’important.Rien qui te concerne.— Ça a un rapport avec Batry Kevin ?— Ecoute, cherche pas à deviner.Tiens-toi en dehors de ça.Dis à Chester qu’en aucune circonstance il ne doit alerter ses amis de la police.Je te rappelle demain matin.Je raccrochai, bus encore une gorgée d’eau et sortis.Dans le bar, le tourne-disque s’était tu, mais les ivrognes chantaient.Je sortis de Hollywood pax des rues détournées et pris la direction de Beverley Hills.La nuit était belle.Onze heures allaient sonner.Je songeai au papier que l’Irlandais n’avait pas trouvé.Quel papier ? Il fallait bien que je prenne une initiative quelconque…Je rangeai la voiture à l’ombre d’un arbre près du mur de stuc blanc qui clôturait le jardin, éteignis les phares et revins sur mes pas.Les grilles de fer forgé étaient fermées.Je jetai un coup d’œil circulaire.Rien ne bougeait.Je m’approchai de la grille, accrochai ma veste à un piton et sautai dans le jardin sur le sentier de gravier.J’éprouvai une douleur sourde dans les jambes, mais elle se dissipa quand je les eus frottées.La grande maison était plongée dans les ténèbres.Je traversai la pelouse montée en graine, pour ne pas laisser d’empreintes de pas, mais dus traverser le rond-point semé de gravier, devant la porte d’entrée.Elle était fermée.Je ne sonnai pas.Sur la pointe des pieds, je contournai la maison à moitié.La porte-fenêtre céda à la première poussée.Je m’arrêtai à l’intérieur, guettant le cri du perroquet.J’attendis un bon moment, du moins c’était mon impression, regrettant de n’avoir pas emporté de lampe de poche.Je cherchai à tâtons mon briquet et décidai de commencer par la chambre à coucher.Je fis un pas en avant et la lumière jaillit.Karen Kevin était sur le divan de cuir brun, un verre à la main et l’autre main sur l’interrupteur de la lampe.Elle portait une robe simple, d’un bleu très foncé, qui répondait à la description du journal.La bouche molle et l’œil vague, elle avait dû prendre des somnifères et avoir bu ensuite.Elle était saoule.— C’est vous, fit-elle lentement, puis vida son verre.Je croyais que c’était encore un journaliste.De quoi s’agit-il ?On aurait dit qu’elle venait d’apprendre à parler et que le langage était encore pour elle une chose nouvelle et étrange._ Je suis venu vous présenter mes condoléances, dis-je [ Pobierz całość w formacie PDF ]